Ma mission humanitaire à Madagascar

Une mission humanitaire, à l ‘autre bout du monde, à regarder des yeux qui ont pour le coup une tout autre vision du monde que la mienne. Un voyage, une étape dans ma vie, accompagnée de l’une de mes amies les plus proches.

Les photos sont tirées de mon carnet de voyage, donc qualité du scan à revoir !

Pourquoi j’ai voulu partir ?

Vous voyez ce moment dans la vie où on a tout simplement besoin d’autre chose ? Ou besoin de se prouver des choses? Ou les deux ?

En 2017, j’en étais là.

J’était diplômée depuis environ 2 ans, j’avais déjà une activité mixte (libérale et salariée) et j’aspirais à tellement de choses! J’ai toujours adoré voyager. Dès que j’ai eu un salaire, c’était ça mon plaisir : des week-ends à travers l’Europe. Je ne suis jamais partie bien plus loin d’ailleurs (Djerba ça compte?! Bien sûr, que ça compte, mais vous m’avez comprise!), et même si je ne suis absolument pas du genre à partir dans de grands hôtels (enfin je dis pas non), je n’ai jamais voyagé « à la dur ». Je ne suis jamais partie dans un pays extrêmement pauvre, tout simplement. En 2018, quand je suis partie, Madagascar était le 4e pays le plus pauvre au monde. Actuellement en 2021, il est 10e. Je me suis prise l’énorme claque humaine dont j’avais besoin.

Bref, c’était décidé. Je partirai 3 semaines en Afrique, faire une mission humanitaire.

L’organisation du voyage

Bon, clairement il faut s’y prendre à l’avance et toute la programmation prend du temps !

J’ai commencé par écrire à plusieurs associations qui postaient des annonces sur 2 Yeux (le groupe Facebook des Orthoptistes de France) ou sur orthoptie.net. Je ne sais plus exactement comment ça s’est fait mais je devais partir initialement à Dakar. Finalement, ce serait Madagascar. Alors je ne vous cache pas que lorsque j’ai commencé à en parler autour de moi, beaucoup m’ont dit : « pour une première t’as pas choisi une destination facile, la pauvreté va être difficile à gérer, etc… ». J’ai donc essayé de me préparer (bon clairement en vain, mais j’ai tenté!). Honnêtement, j’allais partir loin de chez moi, faire un boulot que j’adore, et tout ça avec une amie exceptionnelle : Léa. Elle pourrait m’emmener partout, tant qu’on pouvait boire une bière, j’étais sereine. Non, franchement, elle revenait d’Inde, elle est hyper débrouillarde (et géniale) donc je n’ai pas eu d’angoisse particulière.

Le binôme infernal

Ensuite il faut penser à gérer :

  • Le Passeport
  • Les papiers nécessaires pour l’arrivée à Madagascar : l’asso EZCO (voici leur page facebook) avec laquelle je suis partie, m’a tout envoyé, je ne me suis occupée de rien
  • Faire les vaccins nécessaires : fièvre jaune et méningite. Ils ne sont pas obligatoires mais fortement conseillés. Ils se font dans des centres de vaccinations particuliers et clairement ils ont un coup (je crois 120€ les deux à l’époque). J’ai pu les faire passer en frais professionnels.
  • Acheter une liste énorme de médicaments pour se préparer à tous types d’épreuves : mon médecin généraliste m’a fait une ordonnance avec tout le nécessaire pour les brûlures, allergies, et risques de Paludisme potentiels. Je les ai également fait passer en frais professionnels.
  • Fermer le cabinet et poser des congés : on a profité des ponts de Mai pour impacter le moins possible notre activité à toutes les deux!
  • Acheter les billets d’avion : et oui ils sont à notre charge ! Je les ai fait passer en frais professionnels également.

A SAVOIR : LES DONS / VOYAGES HUMANITAIRES DONNENT DROITS A UNE REDUCTION D’IMPOTS ALLANT DE 66 à 75%. Donc honnêtement, on s’y retrouve!

Nous avions 15 jours de mission et nous avons gardé une semaine pour du tourisme, histoire de profiter un peu plus de ce magnifique pays! D’ailleurs, nous avons commencé par la semaine de « vacances » puis nous avons enchaîné sur la mission. Nous avons donc découvert Madagascar seules, où j’ai découvert que les routes, les chaussures et les 3 repas par jours n’existaient plus. Ou du moins par pour tous. Au départ, on redoutait cette arrivée « seules » sans être guidées par l’association, et avec du recul je n’ai aucun regret. J’ai eu le temps de me mettre « dans le bain », avant de travailler, et j’en avais besoin je pense. Le regret, c’est de ne pas avoir eu une semaine après la mission, histoire de rendre le retour moins rude!

Je ne vous parlerai pas de cette semaine touristique car ce n’est pas le sujet de l’article, mais croyez-moi : ce pays est splendide, et ses habitants très attachants. Visitez-le, savourez-le, vous ne serez pas déçu.

Une fois revenue dans la capitale d’Antananarivo, un taxi de l’association nous attendait et nous a emmené jusqu’à Antsirabe, le siège de l’association. Là-bas, nous avons été nourri et logé gracieusement (avec eau chaude et électricité, croyez-moi c’est un luxe!). Non, honnêtement, à l’asso, où on a eu tout le confort nécessaire, l’équipe était sympathique et tout le monde était au petit soin. Nous prenions le petit déjeuné et le repas du midi avec l’association. Les repas du soir se faisait dans notre propre logement ou nous sortions pour aller manger dans des restaurants du village, en respectant la consigne de rentrer avant la nuit.

Sur le trajet pour rejoindre l’association

Pour en savoir plus sur l’histoire d’EZCO, voici le lien, mais en gros, ils récupèrent des dons de lunettes usagées, qu’ils reconditionnent pour les distribuer à ceux qui en ont besoin lors de dépistage visuel. Sur place, nous avons eu une interne ophtalmo malgache (qui manquait malheureusement de beaucoup de connaissances, mais elle a fait ce qu’elle pouvait avec ce qu’elle avait!) et un opticien formé par l’association.

Nous avons réalisé des examens de dépistage visuel sur plusieurs sites. A l’association même, où vous pouvez-voir les box de consultation et au-dessus, ainsi qu’à l’extérieur. Nous avons commencé par une journée de dépistage auprès de personnes diabétiques, où un couvent avait ouvert ses portes pour l’occasion. A midi, un repas « sain » a été préparé pour sensibiliser les patients à une meilleure hygiène de vie.

« Nous installons notre matériel comme nous pouvons, l’électricité n’est pas vraiment avec nous et trouver du scotch pour accrocher nos panneaux d’acuité visuelle se fait rare. »

« Nous verrons 78 patient, chacun nous remerciant énormément de prendre soin d’eux. Nous rencontrer également des sœurs du couvent qui se disent chanceuses d’apprendre des choses des Waza. C’est nous qui avons de la chance, elles nous ont appris à trier les grains de riz. » (Waza =femmes blanches)

Ensuite, nous avons eu la chance de partir plusieurs jours faire de nouveaux dépistages visuels au sein d’un orphelinat (où nous avons même eu un tremblement de terre dans la nuit!). Ce fût l’un des passages le plus chargé émotionnellement, vous vous en doutez. C’est un orphelinat à visée éducative, tenu par des sœurs. Les enfants sont « trop grands » pour se faire adopter (principalement par des européens), on leur enseigne donc un minimum de choses pour qu’ils puissent se débrouiller seuls plus tard, et qu’ils aient un toit. Les « plus intellectuels » iront en classe, les « plus manuels » travailleront la terre de l’orphelinat où il y avait un magnifique potager. La prière tenait également une place importante. Il n’y avait pas d’eau chaude, mais beaucoup d’amour. Vivre auprès d’eux a été un magnifique enseignement.

« Nous verrons 68 enfants, éducateurs et sœurs. Nous avons donné 36 paires de lunettes. Nous sommes vidées. Environ 1/4 des enfants n’ont qu’une année de naissance de connu avec des inscriptions dans l’encart date de naissance « vers 2006″. Il y avait cette petite fille. Développée comme une enfant de 2 ans alors qu’elle en avait 5, tant elle est carencée. »

Nous verrons plus de 250 patients en 15 jours de consultations et donneront plus de 100 paires de lunettes. Je remercie Léa de m’avoir accompagné dans cette folle aventure, que je ne peux que vous recommander. L’humanitaire a ses points noirs, que j’aborderai peut-être un jour, car oui, ce n’est pas aussi rose qu’on peut le penser, mais l’aventure humaine, l’humanité de ce pays m’a marqué à vie, c’est certain. Lancez-vous!

Je continue de récolter, grâce à des patients sensibilisés, régulièrement des anciennes lunettes au cabinet, que j’apporte chez un opticien ayant un partenariat avec le Lions Club pour les recycler et qu’elles parviennent jusqu’aux plus démunis. Renseignez-vous auprès des opticiens près de chez vous pour faire de même ! Ca ne coûte rien et ça vide nos tiroirs!

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