Pourquoi aller chez l’orthoptiste ?

 
 
Selon l’Onisep, l’orthoptiste est un spécialiste du dépistage, de la rééducation et de la réadaptation oculaires. Il intervient notamment à la demande d’un médecin prescripteur (et oui, il faut TOUJOURS une ordonnance pour consulter) : généraliste, pédiatre, ophtalmologiste, ORL, neurologue, neuropédiatre….

 
Le dépistage visuel, c’est possible dès les 9 mois de l’enfant !

 

Tout d’abord, un premier dépistage visuel est fortement conseillé lors des 9 mois de l’enfant afin de pouvoir agir le plus tôt possible si un trouble est dépisté. Déceler précocement des troubles visuels permet de limiter les dégâts, il ne faut pas priver son enfant de cette chance (faut-il encore que le médecin le propose bien sûr, mais n’hésitez pas à lui en parler). Cet examen n’est pas obligatoire mais fortement recommandé pour TOUS les enfants, principalement lors d’antécédents (familiaux, prématurité). La vision est la porte d’entrée de tellement d’apprentissage, si votre enfant voit mal, son développement peut donc être impacté! Cet examen n’est ni invasif, ni douloureux pour l’enfant et permettra d’évaluer sa réfraction (besoin de lunettes?), ses reflets cornéens (strabisme?), son comportement visuel et ses reflexes visuels. Une mesure d’acuité visuelle peut également être réalisée mais la robustesse de l’examen n’est pas prouvé. Si un trouble visuel est retrouvé, l’orthoptiste dirigera alors le patient vers l’ophtalmo.

De plus, pour les enfants comme pour les adultes, il peut-être pertinent de consulter, pour simplement évaluer la vision ou un renouvellement de correction, afin d ‘éviter les engorgements chez l’ophtalmologiste. Depuis le printemps dernier, l’orthoptiste peut renouveler une ordonnance de lunettes ou de lentilles pour une

  • Prescription datant de moins d’un an pour les patients âgés de moins de 16 ans ;
  • Prescription datant de moins de cinq ans pour les patients âgés de 16 à 42 ans ;
  • Prescription datant de moins de trois ans pour les patients âgés de plus de 42 ans.
 
Les différents symptômes

On peut également consulter pour des maux de tête, une photophobie (sensibilité accrue à l’éblouissement), une difficulté à faire la mise au point, une sensation de fatigue visuelle (surtout en fin de journée ou lors de travail sur écran), ou encore pour un trouble postural. Plusieurs aptitudes visuelles seront tester (toutes de façon indolore), notamment l’aptitude à converger et diverger. Une rééducation orthoptique pourra alors être proposée dans certains cas. Si le patient a besoin de lunettes, il sera alors dirigé vers un ophtalmologiste.

L’orthoptiste est également à même d’évaluer et de suivre un strabisme (déviation de l’axe optique en divergence ou en convergence) et de mettre en place un traitement de l’amblyopie (cacher un oeil) afin de faire remonter la vision de l’oeil strabique.

 

La neurovision

Lors de difficultés sur le plan scolaire, de trouble d’apprentissage avéré (troubles DYS, TDA avec ou sans hyperactivité) ou d’autre trouble neurodéveloppemental (TSA), un bilan orthoptique fonctionnel (dit neurovisuel) se doit d’être réalisé. En plus de savoir si l’enfant voit bien, on pourra évaluer comment « il utilises ses yeux » à travers différents tests normés en fonction de l’âge. L’enfant peut-il suivre ligne par ligne sans difficulté, peut-il retrouver une cible spécifique sur une feuille comportant plusieurs informations, quand est-il de sa mémoire visuelle, de son « efficacité visuelle » ? Comment demander à un enfant d’avoir une bonne lecture, si déjà sa prise d’informations visuelles est complexe ? Vous l’aurez compris, ce bilan est très pertinent pour de nombreux enfants. A ce niveau-là, j’ai d’ailleurs mis en place un cahier d’exercices afin d’assurer un minimum de continuité dans le suivi.

 

La rééducation basse vision

Pour terminer, il est également possible de proposer une rééducation orthoptique lors de « basse vision » ou malvoyance : lorsque la vision est faible suite à un vieillissement (DMLA) ou lors d’une maladie génétique (comme l’albinisme), l’orthoptiste peut aider le patient à optimiser sa vision résiduelle en compensant par des stratégies visuelles ou via l’apprentissage des aides optiques (loupes).

Attention, chaque orthoptiste a des préférences de pratiques et tous ne propose pas ce panels de soins (d’ailleurs il existe également l’examen de champ visuel et du Lancaster dont tous les orthoptistes ne sont pas équipés), chacun à son milieu de prédilection! Personnellement, je ne fais pas de basse vision. Pas que je n’aime pas ça mais je ne me trouve pas suffisamment formée pour la pratiquer. J’apprécie tout particulièrement la rééducation fonctionnelle (dite neurovisuelle) mais mon exercice libéral reste tout de même varié!

J’espère avoir répondu à vos questions, et n’hésitez pas si vous en avez d’autre

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